Alors que le traditionnel envoi des voeux de bonne année s’est achevé hier, dernier jour du mois de janvier, le 3 février va commencer l’année du lapin (ou lièvre) du calendrier chinois.
Le début de l’année lunaire chinoise en Malaisie, où la communauté d’origine chinoise représente environ 25-30% de la population, marque l’ouverture d’un mois de festivités appelé « festival de printemps » (Spring festival).
Kuala Lumpur tout comme les villes à forte majorité d’origine Chinoise va vivre sa période annuelle de grand calme : les magasins, dont une grande partie est tenue par des sino-malaisiens, ferment leurs portes, la circulation automobile se fluidifie, les entrées des maisons se décorent de lanternes et autres pendeloques rouges et dorées. L’ensemble de la communauté d’origine chinoise rejoint son village ou sa ville d’origine pour célébrer en famille la fête la plus importante des pour les populations d’origine chinoise de Malaisie et d’Asie du sud-est.
Chinese new year in Kl by LAT (Berita Publushing 1990)
Si vous avez prévu de visiter les villes de la côte Ouest (à forte population d’origine chinoise) évitez les trois premiers jours de la nouvelle année chinoise. Tout est calme, les célébrations se passent en famille et à moins d’être invité personnellement, vous ne verrez pas grand chose de la fête. C’est aussi une période de congés pendant laquelle les destinations touristiques sont surbookées.
Soyez patients, les festivités vont durer jusqu’au quinzième jour du mois avec grand déballage d’animations, de friandises et de couleurs.
Pendant les premiers jours c’est la période idéale visiter les temples chinois qui sortent le grand jeu : décorations et illuminations multicolores, déballages de décorations à l’effigie de l’animal de l’année, friandises spéciales (variétés de biscuits secs, danses du lion avec distribution d’oranges. Certains temples ne lésinent pas sur les frais : cette année le temple Thean Hou (Kuala Lumpur) a fait venir 26 artisans « lanterniers » du Sichuan pour créer une mini Shanghai Expo.
Les sino-malaisiens sont très ouverts et vous serez toujours chaleureusement accueillis dans les temples. Contrairement à nos lieux de cultes occidentaux, ce sont des lieux ouverts à tous, visités en famille où cohabitent le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme. N’hésitez pas à demander poliment des explications sur certaines pratiques, c’est toujours avec plaisir que quelqu’un vous répondra.
La communauté malaisienne d’origine chinoise prolonge les traditions ancestrales pour la plupart disparues dans la Chine moderne. A chacun des 15 premiers jours correspond des traditions très spécifiques dont le but unique est d’attirer bonheur et prospérité sur la famille et d’éloigner les mauvais esprits et la malchance.
Ainsi le Yee Sang, plat de pâtes et de crudités se partage avec amis ou famille le septième jour : il faut touiller ensemble et monter le plus haut au dessus du plat pour que l’année soit prospère . Cette tradition qui perdure en Malaisie est au menu des grands restaurants chinois pendant cette période.
Vérifiez également dans les centres commerciaux les dates et heures de la venue d’une danse du lion. Les écoles de Kung fu Malaisiennes qui gardent depuis plusieurs années leur titre de championnes du monde font le bonheur des badauds pendant les spectacles commandés par les commerçants pour s’assurer le succès en affaires.
Le quinzième jour, Chap Goh Meh marque la fin des célérations de printemps. C’est à Penang, où la communauté Hokkien est très importante que cette célébration a le plus d’envergure : défilés des associations et clans Hokkien de George Town, animations, démonstrations d’adresse et d’acrobaties des écoles d’art martiaux rythmées par les tambours et les gongs, bâtons d’encens géants brulés devant les temples. La ville vit une joyeuse effervescence pendant Chap Goh Meh où toutes les communautés ethniques et religieuses sont conviées.
Cette année c’est celle du Lapin (ou du lièvre). Les vœux s’échangent au sein de la communauté chinoise et entre communautés par une formule qui souhaite la prospérité “Gong Xi Fa Cai”.
Copyright Catherine Bossis, pour la Claquette verte
Le 2 février 2011, Echirolles, France